Paris
Les JO de Paris 2024 Ravivent les Tensions entre Taxis et VTC
6 juin 2024
La flamme olympique a ravivé les tensions. L'ancien antagonisme entre taxis et VTC en Île-de-France resurgira inévitablement durant les épreuves, principalement en raison de questions territoriales et de zones réservées. Bien que les transports en commun soient destinés à transporter la majorité des spectateurs, les taxis et VTC cherchent à capter une part du marché, mais craignent des obstacles opérationnels sur les routes menant aux sites de compétition.
Depuis des mois, les représentants des VTC (Uber, Bolt, Heetch, Alocab, CaoCao) dénoncent une « discrimination systématique » de la part des pouvoirs publics, notamment leur exclusion du plan de transport des Jeux Olympiques et Paralympiques. Par exemple, les VTC ne pourront pas utiliser les 185 km de « voies olympiques », réservées aux taxis, bus et cortèges officiels sur le périphérique parisien, l'A1, l'A13 et d'autres routes principales. Actuellement, c'est déjà le cas sur la rue de Rivoli.
Incertitudes et Inquiétudes
En outre, les VTC n'auront pas de points de dépose ou de prise en charge à proximité des stades, ni dans les gares parisiennes. De plus, ils ne bénéficient pas des aides fiscales pour acquérir des véhicules équipés de rampes pour personnes à mobilité réduite, contrairement aux taxis.
Des incertitudes persistent également concernant l'accès aux zones de sécurité autour des sites sportifs, qui varieront selon les jours. Bien que les VTC pourraient accéder à la zone rouge (où la circulation sera interdite, sauf dérogation), ils attendent toujours une confirmation écrite.
Pour les VTC, il est clair que les 19.500 taxis franciliens ne pourront pas tout gérer, notamment les trajets vers les aéroports et dans Paris intramuros, alors que les résidents continueront leurs activités quotidiennes. Du côté des taxis, cette exclusion des VTC est justifiée : « Si les 185 km sont ouverts aux VTC, il n'y a plus de voies réservées », argue G7. « Les taxis sont une population contrôlée en nombre et clairement identifiable, ce qui facilite la fluidité », ajoute Armand Joseph-Oudin, directeur général délégué de G7.
Préparations et Prévisions
La mairie de Paris soutient ce traitement de faveur, selon l'adjoint aux Mobilités, l'écologiste David Belliard, qui considère les taxis comme un transport public, contrairement aux VTC. Pourtant, les véhicules utilisés sont similaires.
En termes d'effectifs, de nombreux chauffeurs, souvent indépendants, décaleront leurs vacances pour travailler pendant les Jeux. Chez G7, qui compte 10.000 chauffeurs affiliés, 80 à 90 % d'entre eux prévoient de travailler durant cette période, bien plus qu'en temps normal. Pour les 30.000 VTC franciliens, cette proportion atteint 94 %. Mais selon un sondage, deux tiers des chauffeurs VTC s'inquiètent des conditions de travail et de circulation pendant cette période critique.
En temps normal, la vitesse moyenne des taxis dans Paris est de 15,4 km/h, contre 20 km/h en 2011. Chaque chauffeur doit générer environ 300 euros par jour, parcourant 250 à 300 km en 11 heures maximum. Pendant les Jeux, si les embouteillages s'accumulent, qu'adviendra-t-il de ces conditions ?
Un Avenir Imprévisible
Il n'est pas certain que le nombre de courses augmentera significativement. La demande pourrait se déplacer plutôt que croître fortement, prédisent les professionnels. « Pendant la Coupe du Monde de rugby, 38 % de la clientèle était internationale, contre 20 % habituellement. On s'attend à la même chose pendant les JO », indique Uber, sans préciser les volumes attendus.
En attendant, les acteurs se préparent. G7 va doubler les effectifs de son centre d'appels et a investi 18 millions d'euros l'année dernière dans ses systèmes informatiques pour améliorer son application, qui attire désormais 70 % de ses clients annuels. Les chauffeurs affiliés peuvent également travailler indépendamment pour éviter de verser 7 à 8 % de leurs recettes à G7, dont les tarifs ne seront pas augmentés, contrairement aux forfaits de métro. Cependant, certains taxis craignent déjà la concurrence des VTC pratiquant également la maraude. La période des JO risque d'exacerber cette « paix armée » entre les deux types de chauffeurs.