Toulouse
les artisans expriment leur colère aux péages et poursuivent leur mouvement
11 mai 2024
"C'est une lutte pour la survie de notre métier", les artisans expriment leur colère aux péages et poursuivent leur mouvement
Le lundi 4 mars, avant même le lever du soleil, les taxis artisans de toute la région se sont rassemblés à l'aéroport de Toulouse Blagnac pour exprimer leur mécontentement. Dès 6 heures du matin, ils ont occupé les voies d'entrée de l'aéroport
Quatrième Mobilisation en Trois Mois
Il s'agit de la quatrième mobilisation en l'espace de trois mois, après les manifestations de décembre et janvier derniers. Cette action se poursuivra le mardi 5 mars. Un barnum a été installé sur le terre-plein central où les représentants syndicaux ont pris la parole. Environ 150 taxis et leurs véhicules ont bloqué l'entrée principale de l'aéroport, obligeant les voyageurs à utiliser des accès secondaires pendant une grande partie de la matinée.
Vers 11 heures, les taxis ont quitté l'aéroport pour se diriger vers les quatre péages autoroutiers autour de Toulouse. Ils ont filtré la circulation, ne laissant libres qu'une ou deux voies, sous la surveillance de la gendarmerie.
Les taxis toulousains et ceux de la région continuent leur mouvement de protestation. Lundi soir, ils ont annoncé qu'ils poursuivront le barrage filtrant au péage de L'Union, en direction de Toulouse (A68), toute la nuit et probablement jusqu'au mardi matin. Des embouteillages sont à prévoir aux heures de pointe du mardi 5 mars. Le barrage filtrant de Toulouse Nord - Sesquières (A62) a été levé lundi soir, mais pourrait être rétabli le mardi matin, selon l'intersyndicale des taxis, après une opération escargot sur l'A62, depuis le péage de Saint-Jory. Les taxis se réuniront au péage de Saint-Jory à partir de 6 heures, pour une opération escargot prévue entre 6 h 30 et 7 heures. Un autre blocus était envisagé lundi soir au péage de Muret (A64).
Lundi après-midi, plusieurs dizaines de kilomètres de bouchons ont été observés.
Les taxis n'étaient pas prêts à lever les barrages et menaçaient de poursuivre leur action pendant plusieurs jours.
Un Cri de Colère et de Désespoir
"Nous poussons un véritable cri de colère et de désespoir. La profession traverse une crise profonde depuis une dizaine d'années, exacerbée par la concurrence déloyale des plateformes comme Uber. De plus, le gouvernement cherche à réaliser des économies sur notre dos à travers la Sécurité sociale", dénonce Philippe Duran, artisan taxi et président de l'Union nationale des taxis de Haute-Garonne (UNT 31).
Dénonciation des Pratiques Illégales
"Les taxis sont les seuls chauffeurs de transport autorisés à circuler et stationner sur la voie publique pour trouver des clients. Tous les autres chauffeurs doivent, entre deux courses, soit regagner leur établissement, soit se rendre sur un lieu de stationnement autorisé en dehors de la chaussée. Or, les chauffeurs utilisant les plateformes comme Uber circulent sur la voie publique, commettant ainsi le délit d'exercice illégal de l'activité de taxi", ajoute Samuel Mordal, taxi dans l'Aude et représentant FNDT.
Les Tarifs de la Sécurité Sociale en Cause
"Pour transporter un patient, la Sécurité sociale impose aux taxis conventionnés un tarif kilométrique, sans prendre en compte le temps passé avec le patient", souligne Arnaud Lampe de la FNAT 82. "Pour continuer à garantir un service de qualité adapté aux besoins des Français, nous lançons un cri d'alarme après un énième coup porté à notre activité."
Une Augmentation Tarifaire Insuffisante
"Les services de la CNAM n'ont pas pris en compte l'inflation annuelle et ont augmenté le tarif kilométrique de seulement 0,01 centime. Cette situation met en péril la stabilité financière de nos entreprises !"